Les Vachekyries
Notre Histoire
Je me souviens de ce vieil Eniripsa qui pêchait à Astrub. Tous les enfants le connaissaient car il savait les régaler de temps en temps d’histoires incroyables dont il avait le secret. Lorsqu’il s’installait certains soirs dans le parc, c’était alors un rendez-vous merveilleux que peu d’enfants manquaient et parfois même de grands qui venaient l’écouter avec une grande attention. La nuit venue, sa peau sombre le faisait disparaître et seul sa voix nous guidait dans le conte ou la légende qu’il nous dévoilait avec passion. Je le vois encore pêcher parfois, mais je ne sais pas s’il raconte encore ses histoires. L’une d’entre elle m’a particulièrement marquée par son réalisme : les Vachekyries.
"Vous croyez ne jamais les avoir rencontré, mais vous vous trompez : Nombreuses sont les Vachekyries, l'on dit même que l'on peux en compter mille et une et certaines d’entre elles aiment nous observer, mais nul ne sait pourquoi. Peut-être es-ce pour nous juger ! Ou encore pour nous éprouver ! Ou peut-être même juste pour nous aider ! Certaines sont fourbes, d'autres ont le coeur sur la main, mais toutes sont soeurs et solidaires comme les étoiles de la voûte céleste ! Toujours est-il que ces divines servantes des Dieux eux même apparaissent parmi nous le plus souvent en prenant possession de quelqu’un et agissent dans l'ombre, certainement pour réaliser les désirs des Dieux…Regardez bien autour de vous car ce soir, parmi nous, se cache peut-être l’une d’entre elle."
Nos biens
Voici notre enclos principal sur l'île paradisiaque d'Otomaï. Nous avions organisé une grande fête pour l'occasion.
Quelques grandes Vachekyries
Térébentyne
Du village d’où je viens personne ne connait mes parents, ni mon âge, ni mon nom d’ailleurs. On m’appelait « Cenhnon » Personne ne sais comment je suis arrivée là-bas, mais tout le monde est prêt à dire que je devais être ensorcelée, possédée… je n’osais plus y mettre les pieds jusqu’il y a peu de temps, quand j’ai enfin découvert qui j’étais vraiment.
Petite, je me souviens que je n’aimais pas jouer avec les autres enfants qui se courraient après, qui se chamaillaient pour un rien. Ma passion de l’époque était la danse, le dessin… comme j’étais petite, trapue, personne ne me voulait pour danser, alors je me mis au dessin… j’adorais dessiner ces même enfants qui jouaient loin de moi, ces tofus dans la basse-cour de notre voisin, ou un simple mais magique coucher de soleil.
Je fis le tour du monde des Douze pour peindre mes plus beaux tableaux, jusqu’à ce 7 Octolliard 638, où dans mes rêves, je peignis le plus étrange des tableaux.
Le jour d’avant, je n’avais pas la pèche, rien ne se passait comme je l’avais espérée. J’étais sur le point de trouver la trace de mes parents biologiques, j’avais trouvée, une fois de plus, leur nom dans de vieux manuscrit, j’avais trouvée leur maison et ils étaient encore en vie… mais ils me dirent qu’ils n’avaient jamais eu de fille comme enfant… tout mon rêve s’écroula et le soir en rentrant à l’auberge je n’avais qu’une envie… quitter ce monde dans lequel je n’étais rien pour personne.
Je me suis couchée sur ce lit pouilleux, bien trop grand pour moi. La chambre était bien assez grande, très sombre, une seule minuscule fenêtre donnait dans l’arrière cour de l’auberge, juste en dessus du tas de fumier du paysan d’à côté. Une petite table en bois de frêne avec une chaise branlante, une petite armoire dont la porte grinçait et ne fermait pas et une petite table de nuit usée était le seul décor de cette chambre où je séjournais depuis une longue semaine. Dans un coin mon chevalet, une toile vide comme mes idées, mon cœur. Il faisait chaud pour un mois d’Octolliard.
Je ne sais pas si la suite était un rêve ou la réalité, mais au petit matin quand les premières lueurs du soleil entrèrent dans ma chambre, à la place de ma toile vierge de la veille, il y avait un superbe tableau d’une femme, petite, d’un certain âge comme moi, mais vêtue d’habits de lumière qui scintillaient et volaient au vent. Elle bougeait dans mon tableau que j’avais peint dans mes rêves. Elle bougeait et me parlait :
- Bonjour Térébentyne, me dit-elle.
Je sursautais en entendant ce nom qui m’était tout à la fois étranger et familier. Je me suis pincée :
- Aie ! mais je ne rêvais pas.
- Je suis ton esprit, ton ange gardien, je fais partie de toi et je me nomme Térébentyne, continua t’elle. Je suis avec toi depuis ton plus jeune âge, mais tu n’étais pas prête à me découvrir. Dès aujourd’hui nous avons de grande chose à construire. Un nouveau monde vois le jour, Mylaise a fait son apparition et nous devons servir les Dieux comme les Vachekyries l’on toujours fait depuis toujours.
Vachekyrie, Mylaise, Térébentyne tout ces noms qui au fond de moi n’avait rien d’inconnu se bousculait dans ma tête.
- Va retrouve tes sœurs et suis ton destin.
Adrénalyne
Nogir: Nan t'es pas cap de le faire...je te connais bien Adrenalyne, tu n'es pas ma demi-soeur pour rien, tu es casse-cou mais pas folle....et puis personne ne l'a jamais fait !
Adrenalyne: Tu me connais bien mal Nogir !
Adrenalyne, debout sur le bord de la falaise, regarde la tâche bleue entourée de récifs acérés tout en bas en dessous d'elle.
Nogir: Adre, déconnes pas, je disais ça pour rire, je tiens à toi et t'a aucune chance de réussir à plonger dans l'eau.....c'est trop petit et pas assez profond !
Peu à peu, autour des deux adolescents, d'autres jeunes s'approchent, tétanisés par la scène qui prend place peu à peu. Ce n'était pas la première fois qu' Adrenalyne relevait un défi digne d'un garçon manqué mais cette fois, il était clair aux yeux de tous qu'il était impossible à réussir.
Adrénalyne: Et alors ? Ca ne me fait pas peur de me casser quelques os au fond de la marre....je suis sure d'arriver à éviter les récifs et de tomber dans l'eau.....Y'aura que le fond qui me fera mal.
Adrenalyne se rapproche un peu plus du bord de la falaise !
Nogir: AAAAADRE !!! ARRETE !!! Mais dites lui vous autres qu'elle est folle !
Adrenalyne regarda par dessus son épaule son demi-frêre et lui sourie malicieusement.
Adrenalyne: Le dernier arrivé en bas a un gage !
Puis, d'une légère pression des pieds, saute dans le vide tel un oiseau prenant son envol pour la première fois. La vitesse fait siffler l'air sur sa peau et le point bleu en bas, entouré de crocs de roche se rapproche à grande vitesse. La peur l'envahit immédiatement mais aussitôt l'adrenalyne lui monte à la tête et lui donne la force de se concentrer sur son but. Mais tout à coup, l'air s'arrête de siffler, le point bleu s'arrête de grossir et la gueule béante de récifs l'attend plus bas sans plus bouger. Tout s'est arrété...plus rien ne bouge....ni l'air, ni elle. Paralysée ainsi en plein plongeon, comme si le temps s'était arrété, une femme au corps de déesse et à la parure de voile noir volatile flotte devant elle.
Je commençais à m'impatienter Adrenalyne, il y'a des années que je t'observe et que j'attend le moment ou tu en aurais fini avec ton enfance.
Adrenalyne: Mais qui es-tu ?
Je suis toi...enfin je suis la partie de toi que tu ignorais encore jusqu'à présent. Je suis une servante des Dieux, une Vachekyrie. Aujourd'hui tu a décidé d'aller au delà de toi et m'a ainsi dévoilé à ta conscience......Viens Adrenalyne ! Un autre monde nous attend et il nous faut retrouver et réunir nos soeurs Vachekyries ! En haut de la falaise, de jeunes adolescents regardent perplexes le vide....Une seconde plus tôt leur amie Adrenalyne a sauté dans le vide.....et a disparue sans aucunes traces.........emportée par les vents ?